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Libération
Mea culpa

Ryanair cherche à rattraper ses pilotes envolés vers d'autres cieux

La compagnie à bas coûts relance les pilotes qui ont démissionné et leur fait miroiter une rémunération revue à la hausse.
Le directeur de Ryanair, Michael O'Leary, lors d'une conférence de presse, le 27 juin. (Photo Filippo Monteforte. AFP)
publié le 25 octobre 2017 à 17h34

Hasard ou coïncidence, le courrier électronique est arrivé chez un pilote parti en mauvais termes avec Ryanair, avant de rejoindre une autre compagnie européenne dans laquelle il se dit «bien plus heureux». Le message signé d'un responsable de l'ensemble des navigants se veut on ne peut plus séducteur. Il propose tout simplement à cet ex-salarié de Ryanair de revenir au bercail, moyennant une augmentation potentielle de 20%. Le courrier se termine par une proposition pour une éventuelle discussion et un document qui pourrait rappeler une affiche publicitaire des années 60.

Il y est annoncé que Ryanair est l’une des compagnies aériennes européenne en excellente santé financière, loin d’Alitalia ou d’Air Berlin qui se sont récemment retrouvées en cessation de paiement. Un commandant de bord qui accepterait d’être recruté dès maintenant par Ryanair pourrait ainsi espérer jusqu’à 156 000 euros de rémunération annuelle soit 22% de mieux que Norwegian Airlines, un autre transporteur low-cost, «coupable» ces derniers temps de piquer pas mal de pilotes à son concurrent irlandais.

49 démissions en une semaine

Ce courrier destiné à battre le rappel des anciens contredit tout bonnement la communication officielle de Ryanair. Suite à une question de Libération posée le 23 octobre, la compagnie indiquait avoir «3 000 pilotes en attente de (la) rejoindre». Dans ces conditions, pourquoi une telle opération de retape a-t-elle été organisée ? Sur ce point précis, la compagnie n'a pas répondu à nos questions. Un autre ex-Ryanair voit dans cette campagne de recrutement, une réponse au départ en séries de ses ex-collègues vers des employeurs plus généreux comme Emirates et Qatar Airways dans le golfe persique, ou encore les compagnies chinoises. «Sur la seule semaine dernière, 49 démissions ont été enregistrées», affirme cet ex-commandant de bord. Un chiffre démenti par Ryanair qui évoque 45 recrutements sur la même période, ce qui n'est pas forcément contradictoire.

Au début du mois, le transporteur low-cost a annoncé l'annulation de 20 000 vols d'ici au mois de mars. Officiellement dans le but de maintenir un taux de ponctualité supérieur à 90%. Et, selon un pilote, pour faire face au manque d'effectifs dans les cockpits…