Espace. Chat. Mars. Terre. Lune. Saturne. Ah non, pas Saturne ? Bon, étoiles alors. Monde. Pizza. Tortue. Tortues ! Tortues, tortues, tortues, tortues. C’est magique : chaque mot que l’on tape (en anglais) fait apparaître à l’écran l’objet ou l’animal convoité. Quand on l’écrit au pluriel, ils débarquent même en plusieurs exemplaires… et flottent, en tournant lentement sur eux-mêmes, en apesanteur dans l’environnement que l’on a convoqué pour eux.
Constellation
est une expérimentation ludique dont l’unique consigne est écrite dans son adresse URL :
, soit «tapez juste des trucs». N’importe quoi, ce qui nous vient à l’esprit ! La liste des mots prévus par le concepteur – l’Irlandais Terry Cavanagh, dont les jeux sont régulièrement présentés
sur le jeu vidéo à travers le monde – est évidemment limitée, et un bip grave sanctionne les tentatives refusées. Mais on prend vite goût à tester les limites de
Constellation
pour créer l’univers le plus WTF possible.
Certains termes changent le décor :
sea, forest, north, there…
D’autres le peuplent de silhouettes un peu moches en 3D :
bear
,
skeleton
,
chair
,
book
… Une troisième catégorie de mots déclenche des effets visuels plus ou moins kitsch, comme de la pluie qui tombe, un filtre bleu à la mode Instagram ou un kaléidoscope. Et puis il y a des surprises. En tapant
call
, on bascule par exemple dans un décor angoissant où un téléphone sonne. Faut-il «répondre» ?
Voilà, c’est tout. On ne peut pas se balader
, et à peine explorer le monde que l’on crée en le faisant tourner avec les touches fléchées. Ce n’est pas vraiment un jeu, en réalité. Mais on peut l’appeler œuvre de net.art, générateur de fonds d’écran psychédéliques, trou noir temporel capable d’avaler des heures de productivité, ou petite madeleine nous donnant presque envie de…
Non, rien.
Ça existe toujours, Second Life ?
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