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Libération

Médicaments : les quatre dossiers à suivre cette rentrée

publié le 1er octobre 2018 à 19h56

Entre la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et les suites des affaires, le médicament est sur tous les fronts.

Homéopathie. Les pouvoirs publics ont décidé d'évaluer de façon plus classique ces produits. Les conditions dans lesquelles l'homéopathie sera admise ou exclue du remboursement seront définies par un décret, selon le PLFSS pour 2019. Ce texte précisera «notamment la procédure et les modalités d'évaluation ou de réévaluation de ces médicaments» par la Haute Autorité de santé (HAS). Très attaquée par certains courants du monde médical, l'homéopathie est remboursée à 30 % par la Sécu, ce dont la HAS s'est étonnée dans plusieurs avis récents. D'autres médecins se montrent plus ouverts, notant que les pourfendeurs de l'homéopathie s'accommodent fort bien de médicaments comme les antidépresseurs, dont l'efficacité est toute relative.

Vaccins. Une bonne nouvelle, les pharmaciens vont enfin pouvoir administrer le vaccin contre la grippe sur tout le territoire. Une expérimentation est en cours dans quatre régions depuis un an. Le PLFSS prévoit la généralisation du dispositif en 2019-2020. Les catégories de personnes susceptibles d'être vaccinées se trouveront élargies, et inclueront notamment les femmes enceintes. Cet hiver, 160 000 Français - majoritairement des personnes de plus de 65 ans - ont été vaccinés par des pharmaciens.

Génériques. Dans le PLFSS, il est prévu que les patients refusant sans justification les médicaments génériques proposés par leur pharmacien seront moins bien remboursés à partir de 2020. L'autre mesure vise à «mieux réguler les conditions dans lesquelles les médecins peuvent apposer la mention "non substituable" sur leurs ordonnances», selon Bercy.

Lévothyrox. L'affaire autour de ce médicament reste en partie irrésolue. A l'occasion d'une procédure en cours, un avocat de victimes a demandé à l'Agence de sécurité des médicaments (ANSM) de lui communiquer le dossier d'autorisation de mise sur le marché de la «nouvelle formule». L'ANSM a reconnu que c'était légitime mais, selon l'avocat, s'est crue «autorisée, en application de la loi sur le secret des affaires, à en occulter certains éléments au prétexte que ceux-ci pourraient porter atteinte de façon générale aux secrets protégés par la loi» et notamment à «caviarder» le nom de l'entreprise et le lieu où est produite la lévothyroxine. L'ANSM s'est défendue, disant que «la lévothyroxine n'étant pas une substance active d'origine biologique, la rubrique nom et adresse du fabricant […] est "sans objet"» et affirmant que l'origine de la substance active est européenne.