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Jeu de cuisine

«Papa's Sushiria» ferre le poisson

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Plongée nostalgique dans un jeu de cuisine où l'on roule des makis à la chaîne pour satisfaire les clients pointilleux.
publié le 15 janvier 2019 à 17h50

Ça nous a pris comme ça, un mardi matin de janvier vers 11 heures. Peut-être parce qu'on avait déjà un petit creux… Et surtout grâce à ce lecteur de Libé qui nous a écrit un mail, réclamant un coup de main pour retrouver un jeu chroniqué ici «entre 2008 et 2011». Ah, la grande époque des jeux en flash ! C'est dans ces années-là qu'on a perdu quelques dizaines d'heures (de travail, évidemment) à brûler des steaks, farcir des tacos et remplir des pots de glace dans la formidable série de jeux de cuisine que nous proposait le studio Flipline : la série des Papa's. Aux manettes d'un fast-food, on y jonglait entre quatre stations de travail – commandes au comptoir, cuisson, montage, garniture – pour satisfaire les désirs des clients pointilleux.

Ah on en a cuit, des gnocchis. On en a saupoudré, du cheddar râpé sur les frites encore fumantes. On en a empilé, des tours de pancakes à la confiture de myrtilles. On en a fourré, des donuts au chocolat… Rien que d'y penser, la salive nous remonte aux lèvres. Des Papa's, il en sortait trois par an à l'époque, et on attendait toujours le prochain numéro en anticipant le menu avec appétit : que vont-ils nous faire cuisiner cette fois ? Des salades ? Des sushis ?

A mi-cuisson, ne pas oublier de vinaigrer.

Ça nous a toqué, donc, ce mardi matin de janvier : on est allé prendre des nouvelles du studio Flipline… et on l'a vu. Papa's Sushiria. Ce jeu tant attendu, ce fantasme oublié depuis longtemps a fini par sortir fin 2016. Inutile de dire qu'on a filé se laver les mains illico pour mieux les tremper dans le riz vinaigré.

Les ressorts du jeu n’ont pas changé : on commence par écouter les clients dérouler le maki de leurs rêves ingrédient par ingrédient. Puis on lance la cuisson du riz (blanc ou complet), et on se jure d’acheter dans la boutique du jeu, dès qu’on aura assez d’argent, une sonnette pour ne plus le laisser cramer bêtement. On l’étale ensuite sur une feuille d’algue ou de soja, on y dispose équitablement les tranches de saumon, thon, avocat, on roule, on saupoudre de graines de sésame et de sauce écœurante, puis on coupe en huit tranches à peu égales. Reste l’étape assez rébarbative de la boisson (du jus de fraise aux billes de concombres, va comprendre), et il n’y a plus qu’à croiser les doigts en servant son plateau au client.

De sa satisfaction dépendent notre pourboire et les tickets qui ouvrent des mini-jeux entre chaque journée de travail. Et puis on y retourne, parce que Jojo le critique culinaire poireaute au comptoir pour goûter le spécial du jour (crevettes, surimi, sauce canard). Maki nous avait manqué, celui-là !

> Jouer à Papa's Sushiria