C’est une très mauvaise nouvelle pour Uber. La firme américaine a enregistré au deuxième trimestre une perte record de plus de 5 milliards de dollars, alors même que sa croissance a nettement ralenti, relançant les doutes sur le modèle économique de l’entreprise. La sanction a été immédiate à la Bourse de New York : le titre du leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a perdu jusqu’à 12% dans les échanges électroniques suivant la clôture avant de limiter les dégâts. Il perdait encore, hier, 6% vers 22 heures.
Concurrence des autres plateformes
Cette grosse perte était attendue par les observateurs, en raison des dépenses exceptionnelles liées aux rémunérations en action distribuées aux employés à l'occasion de l'introduction en bourse d'Uber à Wall Street. Mais pas de cette ampleur. Sans cet élément extraordinaire, le groupe a perdu 1,3 milliard de dollars d'avril à juin, contre 1 milliard au trimestre précédent. Le seul point positif, pour la multinationale, est le montant brut des réservations – l'argent qu'Uber reçoit avant de payer les chauffeurs et d'autres dépenses comme les péages – a augmenté de 31%. Le nombre total de courses a progressé de 35% à 1,68 milliard. Celui des utilisateurs actifs par mois a grimpé de 30%, à 99 millions dans le monde.
«Même si nous continuons à investir massivement dans notre croissance, nous souhaitons aussi que ce soit une croissance de qualité et ce trimestre, nous avons fait des progrès en ce sens», a réagi le directeur financier du groupe, Nelson Chai. Si les pertes se creusent, c'est parce qu'Uber continue à dépenser beaucoup d'argent pour attirer de nouveaux clients : ses dépenses ont plus que doublé sur un an à 8,65 milliards de dollars. La firme semble aussi souffrir, dans les différents pays où elle est présente, de la concurrence d'autres plateformes.
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La firme prévoit de renforcer son service de livraison de repas Uber Eats sur un secteur «où la compétition est intense, les investissements importants mais le potentiel incroyable», selon le patron de la société, Dara Khosrowshahi. Uber compte également sur les vélos et trottinettes électriques ou les voitures autonomes pour inverser son bilan.