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Libération
Envoyé spatial

Une chasse au trésor pour la météorite du nouvel an, et autres nouvelles du ciel

Cette semaine, un projet de sciences participatives trouve une météorite en calculant son point de chute ; on trouve une exoplanète de taille terrestre en zone habitable ; une pionnière de la matière noire est honorée ; et une ex-étoile polaire joue à cache-cache avec sa compagne.
Trajectoire atmosphérique du bolide du 1er janvier 2020 calculée à partir des enregistrements vidéo des caméras du réseau Fripon/Prisma. (Image FRIPON/Vigie-Ciel)
publié le 11 janvier 2020 à 17h30

Sur les traces d’une étoile filante

Une roche extraterrestre de 8 kilos tombée sur Terre le 1er janvier a été filmée, alors qu’elle s’embrasait dans le ciel, par un réseau de caméras installées sur les toits des maisons en France et en Italie. Grâce à ces images recoupées, le projet de sciences participatives Fripon/Vigie-Ciel a calculé la trajectoire du bolide et estimé sa zone de chute. Les habitants de la région ont alors été invités à ouvrir l’œil, et un promeneur de chien a effectivement réussi à retrouver des fragments de la météorite tombée au sol. C’est la première grande réussite pour Vigie-Ciel, qui y travaillait depuis plusieurs années.

La nouvelle star des exoplanètes

La Nasa a annoncé la découverte d’une exoplanète rare et particulièrement intéressante, car elle est de taille terrestre et située en zone habitable, juste à la bonne distance de son étoile pour que l’eau puisse être présente à l’état liquide. Une condition a priori indispensable pour que la vie puisse s’y développer…

TOI 700d est aussi la première planète de ce type à être détectée par Tess, un télescope spatial lancé en 2018 et exclusivement dédié à la recherche des exoplanètes qui rappellent la Terre : rocheuses, habitables, proches de leur étoile et pas trop loin de notre système solaire…

Un observatoire pour la pionnière de la matière noire

C'est assez rare pour qu'on le remarque et qu'on s'en réjouisse : un nouvel observatoire astronomique au Chili vient d'être baptisé d'après une femme scientifique. Perché à 2 715 mètres d'altitude sur la Cordillère des Andes, l'observatoire Vera Rubin honore une pionnière de la matière noire. Dans les années 70, l'astronome américaine a remarqué que dans les galaxies, les étoiles en périphérie tournaient trop vite par rapport aux vitesses attendues et calculées selon les lois de Newton. Une explication a été proposée : un gigantesque halo de matière invisible entourerait les galaxies et représenterait près de 90% de leur masse totale… La matière noire.

L’observatoire Vera Rubin et le télescope LSST en cours de construction au sommet du Cerro Pachon, au Chili, en mai 2017. (Photo LSST, CC BY)

L'observatoire Vera Rubin, en cours de construction, héberge le grand télescope LSST qui pourra bientôt scanner l'intégralité du ciel en trois jours avec sa caméra de 3,2 milliards de pixels. Ses premières observations sont prévues pour cette année.

Eclipses surprises pour l’ex-étoile polaire

Alpha Draconis (ou Thuban de son petit nom) est une étoile très brillante visible à l'œil nu près du pôle nord céleste, dans la constellation du Dragon. Il y a 4 700 ans, elle était même si proche du vrai Nord qu'elle jouait le rôle d'étoile polaire – aujourd'hui endossé par Alpha de la Petite Ourse. On croyait bien la connaître : avec un télescope, on voit qu'il y a en réalité deux étoiles, orbitant l'une autour de l'autre pour former ce qu'on appelle un système binaire.

Modélisation du système binaire Alpha Draconis avec ses éclipses. (Images NASA’s Goddard Space Flight Center. Chris Smith. USRA)

Mais surprise ! Des observations du satellite Tess (décidément, c'est son heure de gloire) viennent de révéler que les deux étoiles se rejoignent parfois pour ne faire plus qu'une à nos yeux… Car elles se passent l'une devant l'autre, pour des éclipses stellaires qui durent six heures. «Comment on a pu louper ça ?» se demande Angela Kochoska, chercheuse américaine qui a présenté la découverte cette semaine à Honolulu (Hawaï). «Les éclipses sont brèves, à peine six heures, donc les observations depuis les télescopes terrestres peuvent facilement les rater. Et comme les étoiles sont très brillantes, elles saturent rapidement les détecteurs à l'observatoire Kepler, masquant les éclipses.»

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