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Enquête

Disneyville, parade de façades

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Au bout du RER A, Val d'Europe, ses immeubles haussmanniens, ses pavillons individuels, son centre commercial... Visite guidée de la première ville nouvelle cofinancée par des fonds privés. Ceux de Disney.
publié le 7 septembre 2004 à 2h02

Val d'Europe, dernière station du RER A avant Marne-la-Vallée. Aucun Mickey à l'horizon. Pourtant, ceux qui habitent ici ­ 18 000 à ce jour ­ savent parfaitement qu'ils résident en terre Disney et beaucoup sont venus pour ça. Renée, vendeuse au pavillon Sorif, explique que, pour le client, «Val d'Europe, c'est une adresse, grâce à Disney». Régine, 36 ans, installée ici depuis deux ans, a très vite acheté le passeport du parc de loisirs : «On ne s'en lasse pas.» Sejnane, l'employé du magasin de vidéo, doit souvent se réapprovisionner en productions Walt Disney et la directrice de l'agence Nouvelles Frontières met toujours des Etats-Unis en vitrine, «ça marche bien, notamment Orlando». Personne, parmi les passants, ne sait expliquer le véritable lien qui unit la firme américaine à la ville : «Ils sont propriétaires», «c'est eux qui paient les impôts»... Certains colportent même des rumeurs : «Le RER A n'est jamais totalement en grève, Disney fait ce qu'il faut...» En tout cas, pour Jean-Pascal, propriétaire de 27 ans, une chose est sûre : dans le règlement de copropriété, il y a la patte de Disney : «Pas deux paillassons de couleurs différentes, pas de vélo ni de linge au balcon. Mais bon, comme il n'y a pas de local à vélos, les gens le font quand même.»

L'équivalent de la surface de Chartres

Val d'Europe est né le 24 mars 1987. Ce jour-là, Jacques Chirac, Premier ministre, et Michael Eisner, PDG de la Disney Company, signent une convention : il y est question d'un parc de lois