Val d'Europe, dernière station du RER A avant Marne-la-Vallée. Aucun Mickey à l'horizon. Pourtant, ceux qui habitent ici 18 000 à ce jour savent parfaitement qu'ils résident en terre Disney et beaucoup sont venus pour ça. Renée, vendeuse au pavillon Sorif, explique que, pour le client, «Val d'Europe, c'est une adresse, grâce à Disney». Régine, 36 ans, installée ici depuis deux ans, a très vite acheté le passeport du parc de loisirs : «On ne s'en lasse pas.» Sejnane, l'employé du magasin de vidéo, doit souvent se réapprovisionner en productions Walt Disney et la directrice de l'agence Nouvelles Frontières met toujours des Etats-Unis en vitrine, «ça marche bien, notamment Orlando». Personne, parmi les passants, ne sait expliquer le véritable lien qui unit la firme américaine à la ville : «Ils sont propriétaires», «c'est eux qui paient les impôts»... Certains colportent même des rumeurs : «Le RER A n'est jamais totalement en grève, Disney fait ce qu'il faut...» En tout cas, pour Jean-Pascal, propriétaire de 27 ans, une chose est sûre : dans le règlement de copropriété, il y a la patte de Disney : «Pas deux paillassons de couleurs différentes, pas de vélo ni de linge au balcon. Mais bon, comme il n'y a pas de local à vélos, les gens le font quand même.»
L'équivalent de la surface de Chartres
Val d'Europe est né le 24 mars 1987. Ce jour-là, Jacques Chirac, Premier ministre, et Michael Eisner, PDG de la Disney Company, signent une convention : il y est question d'un parc de lois