Clermont-Ferrand envoyée spéciale
A ses débuts, le carnet de voyage n'était jamais oeuvre de dilettante. Les auteurs des premiers carnets étaient des ingénieurs ou des scientifiques dotés d'un joli coup de crayon mais surtout d'un grand sens de la précision. A l'instar de Duplessis, qui accompagna une expédition mandatée par Louis XIV en Terre de Feu, ils avaient pour mission de répertorier les découvertes en tout genre.
Depuis quelques années, ce genre littéraire a repris du poil du pinceau et rencontre un véritable succès éditorial et public, comme l'a démontré la biennale du carnet de voyage qui s'est tenue du 19 au 21 novembre à Clermont-Ferrand. Les nouveaux «carnettistes» sont souvent des touristes, routards crayonneurs qui livrent leurs impressions de voyage. C'est le cas de Gildas Flahault, grand voyageur et marin, qui est allé arpenter les rives du Niger avec un «livre indestructible» de sa fabrication et en propose aujourd'hui les meilleures feuilles sous forme d'album (1).
Si l'Inde, la Turquie ou l'Afrique restent les destinations privilégiées des croqueurs d'exotisme, certains se sont lancés dans l'exploration de mondes plus singuliers. Elsie est incontestablement une pionnière avec sa chronique de voyage chez les sans-abri republiée cette année aux éditions Jalan (2). Une entreprise à vocation humanitaire redonner un visage et une histoire à des gens qui n'ont plus rien mais dont on peut regretter qu'elle devienne aussi un argument de vente.
La technique d'aqua