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Libération

Corse. Un trésor d'embrouilles

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1985, trois pièces d'or romaines ramenées d'une pêche aux oursins par trois amis... C'est le point de départ d'une fabuleuse chasse au trésor, avec suspense, argent facile, coups tordus et démêlés judiciaires. En jeu, près de 4000 pièces et des objets précieux. Vingt ans plus tard, l'histoire n'est toujours pas soldée.
publié le 5 janvier 2005 à 23h25

Corse envoyé spécial

C'est une lueur sur un rocher qui a frappé Marc Cotoni derrière son masque. Un reflet doré parmi les taches sombres des oursins qu'ils cherchaient, lui et son ami d'enfance Félix Biancamaria. Nous sommes dans le golfe de Lava, au pied du cabanon d'été que possède la famille Biancamaria à une bonne heure de mauvaise route au nord d'Ajaccio. Une crique face à la mer, adossée au maquis. «Tous les week-ends d'automne, chez mes parents, il y avait du monde pour les oursinades, raconte Félix. Ce jour-là, il y avait même le maire d'Ajaccio de l'époque.» Nous sommes en septembre 1985. Allez savoir pourquoi, Marc a gratté ce qui émettait cet éclat. Il remonte, appelle son copain Félix : «Regarde, on dirait une pièce ! Je crois qu'il y en a deux autres.» Les deux jeunes replongent. A peine à plus d'un mètre de profondeur, ils descellent deux autres pièces. Au cabanon, Marc, Félix et son frère jumeau Ange grattent les concrétions qui recouvrent les trois pièces. «On dirait des trucs romains», s'exclame l'un d'eux...

Quelques jours plus tard, Félix est à Nice, les trois pièces en poche. «Je les porte chez un numismate, en me disant que je pourrai en tirer 10 000 francs !» Selon Félix, l'homme appelle aussitôt un expert parisien, Jean Vinchon. «J'apprends que nous avons trouvé un médaillon de huit aurei, un de quatre aurei et un Petit Claude. A 22 heures, je suis dans son cabinet à Paris, un truc de fou ! Il me demande : où vous avez trouvé ça ? Ben, en allant aux ours