Noël Godin, entarteur belge, n’est pas homme à entarter n’importe qui. Depuis 1969, sa liste de victimes forme un club huppé d’une cinquantaine de membres, parmi lesquels Marguerite Duras, Maurice Béjart, Jean-Pierre Elkabbach, Nicolas Sarkozy ou Jean-Pierre Chevènement. Mais, de tout ce beau linge, Bernard-Henri Lévy est le seul à avoir essuyé plusieurs attaques à la chantilly. Le seul happy few «multitarte». Exactement, il en a reçu six. 1985, 1988, 1991, 1994, 1995, 2000. «Tous les trois ans ou presque, cela me paraît bien, dit Noël Godin. Il me tape sur les nerfs depuis la période des nouveaux philosophes et il continue de m’exaspérer toujours aussi sublimement.»
Six tartes, sept livres... En cette année 2005, Bernard-Henri Lévy est la cible d'un autre genre de jeu de massacre. En l'espace de quelques mois, sept ouvrages vont lui être consacrés. Deux sont déjà sortis : le B.a.ba du BHL, de Jade Lindgaard et Xavier de La Porte (La Découverte), et BHL, une biographie, de Philippe Cohen (Fayard). Début février, Philippe Boggio, ancien journaliste du Monde, publiera sa propre biographie (la Table ronde). Nicolas Beau, du Canard Enchaîné, et Olivier Toscer, du Nouvel Observateur, achèvent une enquête qui se veut «radicale» sur les réseaux intellectuels et financiers de BHL : l'ouvrage est en partie rédigé et doit paraître aux éditions Les Arènes. Dans un registre différent, Richard Jeanmart, philosophe et psychanalyste, prépare, avec le journaliste Richard Labévière, un libell