Marseille envoyée spéciale
Certaines l'ont bien cherché. Elles, non. C'est dit sans méchanceté. Ni camée, ni prostituée, même pas coureuse, le risque ne les fascinait pas, la mort encore moins, répètent-elles. Elles étaient banales, des Françaises moyennes. Elles ont été trahies par un homme qu'elles aimaient, qui se savait porteur du virus, ne leur a rien dit, a menti parfois, et ne les a pas protégées. Barbara l'a quitté et a décidé de porter plainte quand «il» a avoué d'autres aventures sans capote.
Pour Stéphanie (1), il s'agit du père de ses quatre enfants. Elle était infirmière, a découvert sa séropositivité au cours d'un test professionnel, et par la même occasion la bisexualité de son mari. Cinq ans de procédure à Aix-en-Provence, et finalement un non-lieu. Lorraine, parisienne, était mariée. Elle, c'est son amant. «Heureusement je n'ai pas contaminé mon mari.» Son amant était marié, lui aussi. Elle a appris récemment que sa femme était malade. «Avant moi il avait eu d'autres maîtresses, après moi aussi, j'imagine.» Elle n'a pas porté plainte, parce qu'elle ne veut pas que ses enfants et son ex-mari sachent. «Ça m'a empêchée de dormir et puis je me suis blindée.»
Clotilde, montée sur des ressorts : «Ce qui me tue, c'est qu'ils savaient tous, sa famille, ses potes. C'est de la non-assistance à personne en danger, je trouve ça dégueulasse.»
Posture «plus victimes que les autres»
A Marseille, Femmes positives réunit des épouses ou compagnes contaminées «dans le cadre de rela