Tuvalu (Pacifique) envoyée spéciale
On dit que cette île va disparaître sous les eaux montantes du Pacifique dans les vingt ou trente ans qui viennent. Que le réchauffement climatique et l'élévation du niveau des eaux auront raison de cette virgule de corail mort posée au coeur du Pacifique sud. C'est sûrement vrai. Mais les Cassandre climatiques peuvent bien s'alarmer, avant cela, Tuvalu sera submergée par une autre déferlante, celle de ses déchets.
L'archipel de Tuvalu se compose de neuf îles et la capitale, Vaiaku, se trouve dans l'atoll de Funafuti, sur l'île de Fongafale. C'est là que vit la moitié de la population de la nation, soit 5 000 personnes. Fongafale fait 12 kilomètres de long. L'endroit le plus large de l'île qui abrite la piste d'aéroport avoisine les 400 mètres. Le plus étroit se situe au nord de l'île et ne dépasse pas les 4 mètres. Là, pendant les grandes marées, l'eau bleu marine de l'océan Pacifique vient lécher les eaux turquoise du lagon en traversant la route. Tuvalu est une métaphore miniature de notre monde moderne : on travaille et on consomme, on importe sa nourriture et on roule en 4 x 4, mais on ne sait que faire des déchets qui se multiplient... Tout cela ne serait pas si grave si ce n'était pas sur une île de 2,6 kilomètres carrés.
La route goudronnée depuis 2001 traverse l'île du nord au sud sur 12 kilomètres. Les habitants se réunissaient en famille à l'extrémité nord de l'île pour des pique-niques dominicaux. C'est désormais impossible :