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Enquête

Police crampon

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Aussi vieux que soit le dossier, aussi planqués que soient les condamnés ou évadés, ces policiers ne lâchent pas l'affaire. Ils appartiennent à l'Office central des personnes recherchées ou en fuite, une brigade créée il y a un an. Elle compte 45 fugitifs à son actif, dont une braqueuse d'il y a vingt ans, Hélène Castel.
publié le 16 février 2005 à 0h36
(mis à jour le 16 février 2005 à 0h36)

Qu'est devenu Robert Puddu, natif de Corse du Sud, qui a braqué une série de banques à Laval en 1991 et 1992 ? Depuis qu'il a scié les barreaux de sa cellule, tressé une corde avec ses draps et filé à l'anglaise de la prison de Nevers, le 8 janvier 1993, il avait disparu. «Plus de son, plus d'image», dit le commissaire Philippe Véroni, patron du nouveau service de police chargé de la traque des fugitifs. Robert Puddu avait abandonné le maquis corse et la chasse aux sangliers pour un autre type de chasse, sur un autre continent...

Puddu n'a pas eu de chance. Les hommes de l'Office central des personnes recherchées ou en fuite (OCPRF) se sont souvenus de lui. Ils ont ressorti son nom parmi ceux de deux cents autres condamnés définitifs à plus de dix ans de prison. Ils lisent alors sur sa fiche : «Recherché par arrêt de contumace rendu le 29 juin 1994 par la cour d'assises de Mayenne à trente ans de réclusion pour vols avec armes, séquestration, détention arbitraire.» Ils notent son état civil, «Robert Puddu né le 29 mai 1962 à Porto-Vecchio d'Efisio et Fernande S.», et ses deux anciennes adresses, l'une dans son village natal, l'autre rue de l'Abbé-Groult à Paris (XVe). Ils exhument son dossier des archives centrales de la police, installées au Chesnay (Yvelines) : «On repart de zéro, naissance, père, mère, femme, enfant, amis, etc. Pour tout fugitif, on relocalise les relations, les membres de la famille, les anciens complices, etc.» Ils cherchent les numéros de téléphone et p