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L'île hantée par La Pérouse

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Deux siècles après la disparition de l'expédition La Pérouse, une nouvelle mission archéologique débute à Vanikoro, une île de l'archipel des Salomon où se perdent les traces des marins de «l'Astrolabe» et de «la Boussole». De gros moyens pour percer ce qui demeure la grande énigme de l'histoire des explorations.
publié le 15 avril 2005 à 1h46

Sur l'île mélanésienne de Vanikoro, une plante comestible porte le nom de «cassoulet». Selon toute évidence, des Français sont passés par là ! Mais la toute première fois, par une nuit de tempête en 1788, ce n'était pas vraiment de leur plein gré. Ingouvernables, les deux frégates de l'expédition La Pérouse vinrent se fracasser sur les hauts fonds de cette île inconnue des mers du Sud. Des marins survécurent au naufrage, mais leur sort exact ne fut jamais établi. Cette année, du 18 avril au 15 mai, d'autres Français retournent à Vanikoro. Une grande expédition scientifique sur les traces de La Pérouse.

«Moins d'une dizaine d'hommes de l'un des navires et l'équipage pratiquement au complet du second échappèrent à la mer, soit au total plus d'une centaine de personnes», assure l'amiral François Bellec, ancien directeur du musée la Marine et l'un des meilleurs spécialistes du naufrage de la Boussole et de l'Astrolabe. Le mystère La Pérouse reste l'une des grandes énigmes de l'histoire des explorations. Peu avant d'être guillotiné, on raconte que le roi Louis XVI ­ passionné de géographie et promoteur de l'expédition ­ demandait «si l'on avait des nouvelles de monsieur de La Pérouse ?».

Le renfort du «Jacques-Cartier»

On en a aujourd'hui un peu plus qu'à l'époque. La connaissance a surtout progressé depuis 1999, grâce à une association basée en Nouvelle-Calédonie, Salomon, qui a entrepris des recherches d'abord pour son compte, puis avec le soutien des autorités scientifiques (CNRS