Quelqu'un s'est trompé. Ou c'est une mauvaise farce. Sur le petit écriteau qui désigne chacun à la tribune, à la place du numéro 2 du Medef, est écrit Nicolas Sarkozy. Au lieu de Guillaume. Autant confondre Abel et Caïn ! Quand Guillaume arrive, les focales des télés sont déjà réglées. Il blêmit, s'emporte, «C'est inadmissible !» Le doigt de Dieu, ou celui de Freud, vient de frapper l'aîné des Sarkozy sous l'oeil noir des caméras. Il encaisse ce premier coup. Puis le deuxième, quand le conseil exécutif du Medef énonce ses préférences pour la succession d'Ernest-Antoine Seillière. Guillaume Sarkozy est le dernier. Sa stratégie de Sioux, le faux nez Francis Mer pour dissimuler son patronyme, a échoué. Deux Sarkozy en haut de l'affiche, c'était trop. On veut sa disparition. Jusqu'à son prénom.
La campagne du Medef, pourtant hautement politique, n'a pas fait les gros titres de la semaine, encombrés par l'autre affaire Sarkozy, «le coup de fatigue» de Nicolas, ses déboires conjugaux, son retour au gouvernement. Guillaume doit se rendre à l'évidence. Son rôle, c'est éternel second. Nicolas a beau avoir quatre ans, vingt centimètres et quelques kilos de moins, c'est le plus fort. On ne marche pas sur ses plates-bandes.
Comme chien et chat
Un autre l'a compris : François, le benjamin de 45 ans. Petit, il comptait les points quand ses aînés se bagarraient. Aujourd'hui, discret et réservé, il continue, et joue de l'autre côté du miroir médiatique, derrière la porte capitonnée de son cabi