C'est l'aéroport des grandes occasions et des gens importants et l'une des bases les plus discrètes de l'armée de l'air. Sur l'autoroute en venant de Paris, inutile de chercher les indications pour se rendre à la «BA 107» : il n'y en a pas. Mais les chauffeurs des hautes autorités de l'Etat connaissent tous la route par coeur. «Nous sommes à douze kilomètres de l'Elysée. Vingt minutes en voiture», indique l'un d'eux, sans doute peu soucieux des limitations de vitesse. En 1962, c'est en se rendant à Villacoublay que le général de Gaulle fut victime, au Petit-Clamart, d'un attentat.
«Villa», comme disent les aviateurs, accueille les appareils de l'ancien Glam (Groupe de liaisons aériennes ministérielles) et quelques autres unités parfois très secrètes. «C'est une base pour l'Etat», résume l'un de ses anciens patrons, le général Alain Bevillard. Tous les grands pays possèdent ce type d'installations destinées aux vols gouvernementaux. Des bases sûres, proches de la capitale et beaucoup plus discrètes que le salon d'honneur de l'aéroport commun. Les Américains ont la base d'Andrews, à côté de Washington, et les Britanniques celle de Northolt, à proximité de Londres.
«Dès qu'il se passe quelque chose d'un peu sensible, nous sommes concernés», se réjouit le colonel Vincent Tesnière, qui commande la base. Depuis quelques mois, l'actualité l'a servi. Le 29 octobre 2004, Yasser Arafat se pose à «Villa» à bord d'un avion médicalisé ; le 11 novembre, il en repart dans un cercueil. Entre-