Berlin, Ellern envoyée spéciale
Il venait d'y avoir la catastrophe de Tchernobyl, c'était en 1986, raconte Retchie. J'étais tellement dégoûté par ce monde que j'ai décidé que je ne voulais pas d'enfants. Je suis allé voir un urologue à Berlin. Nous avons discuté pendant au moins cinq heures mais ma décision était prise. Je me suis fait stériliser. J'avais 23 ans.» Il y a deux ans, Retchie, employé dans une grande société de déménagement du sud de l'Allemagne, a sérieusement envisagé avec sa femme d'avoir un enfant. «Mais cela supposait une nouvelle opération très coûteuse avec des chances de réussite limitées.» Il a préféré renoncer.
Non seulement l'Allemagne connaît le mouvement de dénatalité le plus important d'Europe, mais, expression plus rarement relevée du malaise de la société allemande, le «désir d'enfants» y est en diminution jusque dans sa population masculine. Selon le site spécialisé netdoktor.de, 3 % des hommes allemands en âge de procréer étaient stérilisés en l'an 2000, contre 0,5 % en 1992. Quant au nombre des naissances, il a été divisé par deux entre 1960 et 2004 pour atteindre 700 000 bébés. L'Allemagne est en train de devenir un pays sans enfants. A ce rythme, le pays comptera 68,5 millions d'habitants en 2050, contre 82 millions à l'heure actuelle. A condition de laisser la porte ouverte à 100 000 émigrés chaque année.
Stupéfaction dans le gouvernement
Ces chiffres n'effraient pas Retchie : «Ce ne serait pas une grande perte pour l'humanité. Je n'ai jamais r