Vengeance ! Ambition ! Complots politiques ! Ne manque qu'un peu de sexe et de sang pour faire de France Télévisions une véritable saga romanesque... Le héros en a la prestance : faux air d'hidalgo, quasi 2 mètres, voilà Patrick de Carolis, 51 ans, président de la télé publique depuis le 6 juillet. Télé publique qui a coupé depuis plus de trente ans le cordon ombilical avec le pouvoir politique, pour se placer sous la vigilante houlette du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Mais c'est pour de rire. Car si l'on trousse le jupon de l'élection de Carolis, limpide en apparence un seul tour de scrutin et l'affaire était jouée , on y trouve un concentré de ce qui fait l'ordinaire de la télé et notamment du service public : ses incestueuses relations avec le pouvoir politique. A chaque épisode de la saga Carolis, des pressions. Au final, France Télévisions se retrouve avec à sa tête un président, confesseur officiel de Bernadette Chirac (ils ont eu un livre ensemble, en 2003, Conversation), des directeurs piochés qui à Bercy, qui chez le (chiraquien) porte-parole du gouvernement Jean-François Copé, qui parmi les proches du Premier ministre.
Acte I : les grandes manoeuvres
Début juin, le PAF déprime. L'élection du président de France Télévisions devrait agiter le landernau, en fait, tout le monde s'en fout. Balayé par le référendum, Raffarin a laissé son fauteuil à Villepin qui a d'autres chats à fouetter, croit-on alors. Marc Tessier postule à sa succession et on attend ave