Jérusalem envoyé spécial
Promis, juré. L'Israël qu'Ehud Olmert, grand favori des sondages pour les élections législatives du 28 mars, dirigera sera «un pays où il sera chouette de vivre». A une condition : «Ne pas être otages des Palestiniens», surtout depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas. Et donc, il faut «fixer, dans les quatre prochaines années, les frontières définitives» d'Israël. Et, à l'instar d'Ariel Sharon à qui il doit, de manière inespérée, sa soudaine chance, l'actuel Premier ministre par intérim a forgé son propre concept, en un mot «blanchi» l'idée d'un nouveau retrait, cette fois de Cisjordanie : «hitkansout». Le «regroupement», le «retour à soi», bref, la séparation d'avec les Palestiniens, afin de ne pas dire l'évacuation des territoires occupés.
«Séparation», disait Ariel Sharon à propos de Gaza. «Regroupement», proclame donc désormais son successeur : à l'est de la barrière de sécurité, il ne devrait plus y avoir de colons, et celle-ci fera fonction de frontière. Les colons rejoindront soit l'Israël d'aujourd'hui, soit les «blocs de colonies» de Maalé Adoumim (à l'est de Jérusalem), de Gouch Etsion (au sud de Jérusalem) ou d'Ariel (au sud de Naplouse), qui seront conservés. Son rival le plus acharné, Benyamin Nétanyahou, ne s'y trompe pas : «Ces élections sont un référendum sur la carte d'Israël.» A quoi Ehud Olmert rétorque : «Si je suis élu, n'entreront dans ma coalition gouvernementale que ceux qui accepteront mon programme de regroupement.»
Séparation, éc