Tlalnepantla (Etat de Morelos, Mexique)
envoyée spéciale
«Vous n'êtes pas seuls, unissez-vous et aucune armée au monde ne pourra nous arrêter.» Aux quatre coins du Mexique, le passage du sous-commandant Marcos laisse comme une traînée de poudre. C'est ensuite aux villageois, ouvriers, étudiants, défenseurs de l'environnement, à tous ceux qui se reconnaissent dans le nouveau leitmotiv zapatiste «en bas, à gauche, anticapitaliste», d'allumer la mèche ou non.
Après une éclipse de cinq ans dans ses montagnes, le «Delegado Zero» comme il se nomme désormais a laissé son état-major au Chiapas, le 1er janvier 2006. A sa manière, il participe à la campagne présidentielle mexicaine, qui verra le 2 juillet prochain l'élection du successeur de Vicente Fox. Une contribution particulière, qui doit le mener à traverser les 31 Etats du pays, afin de dresser un tableau de ce qui ne va pas. Un état des lieux, en quelque sorte. Et, pour le porte-parole de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), qui lutte essentiellement pour le droit des indigènes, une nouvelle visibilité.
«Contre le joug d'un Etat répressif»
A mi-parcours de son périple à travers le pays, le discours du sous-commandant a déjà laissé des traces : la grève des ouvriers sidérurgiques, rapidement réprimée, qui a secoué Lazaro Cardenas, dans l'Etat de Michoacán, n'est peut-être pas directement liée au passage de l'homme au passe-montagne. Il n'empêche, Marcos était dans le Michoacán du 1er au 6 avril. La grève avait com