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Roller belles

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Massacreuses et Démolisseuses s'alignent sur la grille de départ. Quatre furies par équipe, tenue sexy et déglingue de rigueur. But de la course : arriver la première et envoyer ses adversaires au tapis. Bienvenue dans l'univers raffiné du roller derby.
publié le 5 juillet 2006 à 21h52

Arlington (Texas) envoyé spécial

La file d'attente zigzague dans le parking, un petit millier de personnes écrasé par la chaleur moite, glacières à bout de bras. Nous sommes un dimanche, en fin d'après-midi, aux portes du Skatium d'Arlington, dans la banlieue de Dallas. Néons acidulés, boule disco, parquet ciré, moquette noire rehaussée de roller-skates fluo. Sans vouloir le vexer, un peu ringard, le Skatium. Sauf que. Sauf qu'en ce dimanche, comme une fois par mois, les fans qui se pressent aux portes, ticket de 12 dollars en main, acheté dans une boutique de disques ou un salon de tatouage des alentours, sont là pour assister aux exploits des Dallas Derby Devils. C'est la ligue locale de roller derby, qui regroupe quatre équipes et 90 filles. Il va y avoir du sport. Une bataille de femmes en roller-skates sur un anneau de vitesse constitué de tubes flexibles de néon. Ce soir, les Slaughterers («massacreuses»), look infirmières délurées, en découdront avec le Wrecking Crew, l'équipe de démolition ­ travailleuses de chantier court-vêtues. Ensuite, les High Seas Hotties(«chaudières des hautes mers») sorte de flibustières grivoises, promettent de faire mordre la piste aux Suicide Shifters, déguisées en pompistes années 60.

Véritable phénomène aux Etats-Unis, avec une cinquantaine de ligues, du Wisconsin à Los Angeles, et autant d'autres en cours de montage, le roller derby a été créé en 1932 par le promoteur Leo Seltzer sur le modèle des marathons de danse. Pendant quarante ans,