Lourdes (Hautes-Pyrénées) envoyé spécial
Il pleut sur Lourdes, ce matin d'août . Mais la foule est dense près de la grotte où Bernadette a dit avoir vu la Vierge à dix-huit reprises entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Un encombrement de chaises roulantes poussées par de jeunes Anglais en polo bleu, de charrettes vieillottes que tirent des Italiennes à coiffe et bas blancs. Ils brancardent malades et grabataires sous la statue blanche et bleue, une couverture de laine tricotée remontée jusqu'au ventre et cierge à la main. Handicapés, cancéreux, sclérosés, ils se pressent à la grotte debout, assis, couchés pour passer sous la roche, à proximité de la source de Massabielle mise à jour par la jeune bergère sur les conseils de ses voix. .
Les rituels paraissent immuables, mais il y a du bouleversement dans l'air depuis quelques mois, au chapitre très sensible des miracles et des guérisons. Sous l'impulsion de Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, Lourdes va prendre en compte les témoignages des pèlerins qui s'estiment guéris sans avoir atteint la case miracle. Selon Mgr Perrier, «il s'agit de passer d'une position binaire "miracle ou pas miracle" à une position plus nuancée, pour mieux refléter la réalité de Lourdes et prendre en compte les expériences personnelles authentifiées. Nous souhaitons introduire la notion de témoin fiable dont la guérison est liée à Lourdes».
Si l'on en juge les statistiques lourdaises, soixante-sept miraculés ont été reconnu