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Le tout-venant du 9-3

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Jour ordinaire en octobre au tribunal de grande instance de Bobigny. Comme d'habitude, le parquet vers lequel convergent les appels des services de police et de gendarmerie de Seine-Saint-Denis ne chôme pas. Instantané de la misère et de la délinquance, vu par de jeunes magistrats motivés.
publié le 13 novembre 2006 à 0h03

Avec sa passerelle bleue, sa façade en béton et brique, ses palmiers sous verrière dans une salle des pas perdus où déambulent des grappes de jeunes encapuchonnés, le tribunal de grande instance de Bobigny est devenu un bâtiment symbole. L'emblème d'un département malade de ses cités. Et s'il est un endroit où se mesurent les poussées de fièvres, c'est celui-là : la permanence pénale du parquet. Là où convergent les appels des services de police et de gendarmerie de Seine-Saint-Denis, le 9-3.

Jeudi 19 octobre. «Nous avons eu huit arrestations, au petit matin, dans la cité d'Orgemont d'Epinay. Suite à l'affaire de l'agression du policier, le 13 octobre» (1), signale Denis Fauriat, secrétaire général du parquet. «En plus, nous avons un braquage dans un McDo de Saint-Denis. Il y aurait une prise d'otages. Le Raid est sur place. Un proc adjoint aussi.» Les braqueurs se rendront sans dégâts. Les huit jeunes d'Orgemont partiront deux jours en garde à vue. Pour la moitié d'entre eux, elle se soldera par une mise en examen pour «tentative de meurtre aggravé sur un fonctionnaire de police avec préméditation, dégradation en réunion et association de malfaiteurs».

Centre d'aiguillage des procédures, la permanence pénale est en chantier. Le procureur de la République, François Molins, rêve du beau plateau technique où il regroupera tout son monde. Mais, pour l'instant, les permanenciers sont éparpillés dans divers bureaux, casques téléphoniques sur les o