Istres, envoyé spécial
Jour de marché à Istres, mardi 21 novembre. Un gamin distribue des tracts. «Dompteur, serpents géants, alligators, clown musicien.» C'est pour le Cirque de Paris. A Istres, il y a mieux : le cirque politique local, et son grand prestidigitateur, François Bernardini, 53 ans. Le magicien est là, ce matin, claquant la bise aux femmes, touchant la joue des bébés, annonçant qu'il sera bientôt grand-père... Serein, en grande forme, un seigneur savoure son retour sur ses terres. Autour de lui, on distribue aussi des tracts, pour les élections municipales des 3 et 10 décembre. Surprise : il y a son nom sur les affiches. Sur la vitrine de la permanence, sa photo est aussi grande que celle de la tête de liste, Nicole Joulia, dont le programme peut tenir en cette phrase : «Fidélité à un homme, François Bernardini.» Pourtant, le Houdini de la politique ne se présente pas. Celui qui fut le patron du PS dans les Bouches-du-Rhône entre 1990 et 1999, avant d'en être exclu, est inéligible, jusqu'à l'automne 2007. Qu'importe : c'est «sa» liste, qui milite pour son retour au premier plan. Le programme s'ouvre par son image et son texte de présentation. Sa fille Lætitia figure en dernière position. «Je suis l'homme d'Istres, je réclame de vivre politiquement chez moi», indique-t-il.
«Mettez "l'éternel baisé"»
Son nouveau numéro consiste donc à être présent à une élection sans pouvoir y concourir. Farceur, il appelle sa tête de liste «notre Ségo