Menu
Libération
Série

«Ici les gens votent pour que les choses restent en l'état»

Article réservé aux abonnés
«A-t-on besoin d'hommes politiques pour s'en sortir?» interroge Valérie Massol, 37 ans, trois enfants, militante de «l'engagement local». Dans Annecy la bien dotée, la politique nationale est un ailleurs lointain et la modération, une vertu. «Ici, il n'y a jamais quelque chose de trop», résume un habitant.
publié le 9 février 2007 à 5h56

Annecy envoyée spéciale

C'est l'histoire d'un gars d'Annecy qui n'a jamais envisagé d'habiter ailleurs. L'histoire d'un jeune homme qui, muni d'un diplôme de gestion, s'est «créé son petit monde à lui». L'histoire d'un enfant du pays devenu gérant de sociétés à sa mesure. Aujourd'hui, Philippe Laloy, 48 ans, a créé un magasin spécialisé dans la course à pied ; un autre dans des vêtements de sport techniques ; il dirige une entreprise de chaussons de boxe française ; il est agent commercial de deux marques étrangères de vêtements de sport. Philippe Laloy a une façon moins managériale et plus ludique de raconter son histoire : «En fait, j'ai installé des douches, et des magasins autour.» Les douches, c'est pour aller courir «entre midi et deux». Rendez-vous chaque jour depuis plus de vingt ans au pont des Amours, près du lac où paressent les cygnes. Vient qui peut, parmi les copains : professeurs, agents immobiliers, commerçants, artisans, salariés de ses magasins courent pendant plus d'une heure, avant de retourner au travail.

«Nous avons rarement raté un scrutin»

Philippe Laloy aime le sport. Et Annecy. Et la politique ? A la mesure de cette vie qu'il s'est construite, de ce quotidien fait des contraintes de l'entrepreneur et des plaisirs de la Haute-Savoie. Réaliste et pas grognon : «J'ai la chance inouïe de pouvoir profiter de cet immense terrain de jeux qu'est Annecy. Alors, ce n'est pas la peine de répéter tous les jours que c'est une galère que de c