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Libération
Enquête

Les héritiers zélés du KGB

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publié le 20 février 2007 à 6h12

Moscou de notre correspondante

Une tasse de thé pour commencer ?» Derrière les énormes façades de la Loubianka, siège du KGB à l'époque soviétique, du FSB (Service fédéral de sécurité) aujourd'hui, les manières peuvent être tout à fait délicieuses. Au bout de deux mois d'examen de notre demande d'interview, un porte-parole adjoint du FSB, Nikolaï Zakharov, au grade de colonel, a consenti à entrouvrir les portes de sa grande maison. A l'entrée, un garde en uniforme militaire attend que «l'ordre» soit donné de nous laisser pénétrer, puis invite à gagner un ascenseur. Sur la batterie de boutons censés desservir les neuf ou dix étages du bâtiment, deux seulement portent des chiffres, «1» et «3». Les autres sont vierges, réservés aux seuls initiés.

«Oui, nous avons conservé certaines traditions et certains symboles du KGB, qui n'était d'ailleurs pas aussi mauvais qu'on le présente souvent dans les films, entame le colonel Zakharov. Mais nous sommes aussi un nouveau service, fondé sur des bases constitutionnelles claires et publiques, et les priorités de notre travail ont changé.» Un exemple ? «Notre emblème ne représente plus une épée sur un bouclier, mais un bouclier sur une épée, poursuit le colonel Zakharov. La nuance est d'importance : nous signalons que la priorité n'est plus l'attaque, mais la défense.» Combien d'officiers travaillent aujourd'hui pour le FSB ? Quel est son budget ? Pourquoi occupe-t-il encore ces trois immenses immeub