Béziers envoyé spécial
Seul au milieu de l'arène, Jeffrey se cambre. Elégance sèche, il s'essaie à la cape et à la muleta. Avec une dizaine d'enfants dont une jeune fille, et deux aficionados déjà un peu bedonnants ceux-là, «pour comprendre la bête» , il répète à satiété les mille gestes qui feront de lui un futur Sébastien Castella. Gloire locale, ce dernier vient d'être désigné «meilleur torero 2006» par l'Espagne. Béziers a l'une des quatre écoles taurines de France avec Nîmes, Arles et Hagetmau.
Lors de la feria du 15 août, Béziers vibre à la religion du toro, attire près d'un million de visiteurs pendant quatre jours, et, le reste de l'année, alimente sa passion avec plus de dix clubs taurins dans les bars sanctuaires comme Tendido Sol, Lou Manol ou Tio Pepe. Là, on se préoccupe... de l'Europe des anticorridas. «Ce qu'on craint le plus ? Les écologistes...», laisse tomber un habitué. Didier Bresson, conseiller municipal (UMP) en charge de la tauromachie et des arts plastiques, tempère l'inquiétude : «Pour tout ce qui est de la tradition, il n'y aura pas de problème. Même si, à Bruxelles, les anticorridas ont de gros moyens.» Et de rappeler que toutes les villes taurines, de gauche comme de droite, sont unies dans l'Union des villes taurines de France. Néanmoins, avec les maladies apparues dans les élevages espagnols, il avoue craindre «un refus de la libre circulation des bêtes, à cause de l'Europe du Nord, très sourc