esSoprano produisent le même effet que les téléphones portables : des trucs qui ont tellement changé la culture populaire qu'on ne sait même plus comment on faisait avant. Que vous connaissiez la série ou non n'importe guère. Car ceux qui en sont friands, notamment les scénaristes et producteurs français, ont en écho considérablement modifié leur façon de faire de la fiction à l'instar de chaque spectateur du Velvet Underground, qui, selon la légende, aurait ensuite monté un groupe, l'ensemble finissant par changer l'histoire de la musique...
Par le biais de ce show à nul autre pareil, que n'arrivent à concurrencer ni 24 Heures chrono, ni Desperate Housewives, ni les défunts Sex & The City ou Oz (tous excellents dans des genres différents), la télévision a changé d'époque. Et même si les chaînes américaines et françaises diffuseront encore des séries médiocres, lesSoprano ont prouvé qu'il était possible d'écrire pour la télévision sans compromis, sans héros fédérateur et consensuel, sans «political correctness». Mais avec un talent de fou furieux, celui de son créateur David Chase.
Alors que la série s'arrête le 10 juin aux Etats-Unis après dix années d'existence, six saisons assez chaotiques et 86 épisodes, il est aisé d'en railler la minceur de la trame. «Les personnages sont provinciaux et plutôt limités ; ils n'essaient pas d'accomplir grand-chose à part rester en vie et gagner beaucoup d'argent ; ils