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Les Russes se remettent à Dieu

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Les Russes rebâtissent leurs églises et leur foi saccagées par le communisme. Au monastère d'Optina Poustyne, entièrement rénové, on accueille à nouveau moines et pèlerins.
publié le 31 août 2007 à 9h26

Optina Poustyne (Russie)

envoyée spéciale

Du temps de Dostoïevski, les pèlerins se massaient autour de l'ermitage, le saint du saint du monastère. C'est là que la famille Karamazov, dans le roman du célèbre écrivain russe, vient consulter le starets Zosime, le vieux moine qui «lit» dans les âmes. Au XIX e  siècle, le monastère Optina Poustyne, aussi appelé Optino, était l'un des hauts lieux spirituels de l'empire. Après la révolution, il devint une ferme, puis une maison de repos, un hôpital militaire, un camp de prisonniers, enfin un lycée agricole. Comme pratiquement tous les monastères de Russie, Optino avait été fermé en janvier 1918, et ses moines envoyés au diable. Beaucoup ont été déportés, forcés à renier leur foi ou assassinés. Les ruines d'Optina Poustyne n'ont été rendues qu'en 1987 à l'Eglise orthodoxe russe. Qui, en quelques années, a ressuscité un centre de foi, où les pèlerins affluent par milliers chaque semaine.

Optino a de nouveau son «starets», le père Elie, petit vieux à longue barbe grise, qui a longtemps vécu au mont Athos, la sainte montagne des orthodoxes, en Grèce. De nos jours, les pécheurs le guettent près du réfectoire. Après manger, il vient parfois les voir, écoute leurs drames, délivre quelques paroles ou prières puis s'en va. 110 frères vivent aujourd'hui à Optino, contre près de 300 en 1917. Sept églises ont été reconstruites et repeintes de rose pastel, saumon, bleu ou vert pâle, entre lesquelles volettent les capes noires. Dieu est de r