Paramus (New Jersey)
envoyé spécial
orsqu'on est arrivés en bateau au large de Guantanamo Bay, les soldats américains nous ont fixés à la jumelle du haut de leurs miradors. Au moment où la sirène d'alerte de la base militaire a retenti, j'ai été le premier à dire à Michael Moore qu'on ferait mieux de rebrousser chemin. Ça devenait trop dangereux !» Bill Maher n'aime pas trop jouer les héros, même en compagnie du célèbre documentariste, qui l'a entraîné à Cuba en février dernier pour tourner une partie de son documentaire Sicko, consacré aux travers du système de santé américain. Moore avait convaincu Maher, ainsi que John Graham - deux volontaires tombés malades après avoir travaillé au déblaiement des ruines du World Trade Center après les attentats du 11 septembre 2001 -, de se rendre à Cuba pour se faire soigner gratuitement. Ils auraient embarqué sur un vol direct Miami-La Havane, muni des dispenses requises pour les journalistes, l'une des rares professions habilitées à contourner l'embargo américain contre l'île communiste.
Le célèbre documentariste à la casquette de base-ball a pour principe de toujours aborder ses sujets par les extrêmes : prenant au pied de la lettre les déclarations de l'armée américaine sur l'excellence des soins prodigués gratuitement aux suspects terroristes détenus sur la base militaire de Guantanamo Bay, Moore a fait mine de s'y rendre. La mise en scène terminée, il a cond uit ses «patients» dans un hôpital d'Etat cubain où