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Libération
Reportage

Gaillards du vent t

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La Mini Transat s'élancera dimanche de La Rochelle pour la 16e fois. En trente ans, cette course en solitaire a été le cadre de tragédies, mais ses participants retiennent surtout son «ambiance inimitable».
publié le 14 septembre 2007 à 9h38

Le coeur humain est capable de choses grandioses. Il faut un cran inouï pour traverser l'Atlantique sur un bateau d'à peine une tonne, portant 120 m2 de toile au vent arrière. La course au large subit l'influence majeure de la Mini Transat, qui célébrera dimanche ses 30 ans lors du départ de la 16e édition entre La Rochelle et Salvador de Bahia avec étape à Madère. L'épreuve ne s'est jamais départie du but que s'était fixé son créateur, l'Anglais Bob Salmon : rester accessible aux amateurs «pour qui traverser l'Atlantique peut être le rêve d'une vie», souligne Monique Bordet, infirmière installée à Concarneau qui l'a courue en 1987.

Au fil des éditions, cette course, qui se dispute sur des monocoques de 6,50 mètres, s'est également affirmée comme un laboratoire de remarquables innovations : les ballasts de l'Américain Norton Smith et la quille pendulaire de Michel Desjoyeaux par exemple. Rebaptisée Transat 6.50, cette traversée a consacré des marins qui ont ensuite exercé le métier de navigateur professionnel (1).

On peut voir cette course, faite de droites au sextant, sous un versant arithmé­tique. Mais ce serait réduire son grand pouvoir d'envoûtement car elle s'est imposée «comme la plus solitaire de toutes les solitaires», comme l'écrit Jean-Luc Garnier, écrivain journaliste qui en fut l'organisateur et qui fait oeuvre d'historien dans son livre la Mini Transat, trente ans d'aventures (2). 732 participants depuis 1977, comme autant de rom