Ils n’y peuvent rien, mais c’est comme ça. A chaque fois, que les rappeurs de NTM sortent un disque, il se télescope avec l’actualité sociale. Lundi, leur maison de disques sortait un best of de leurs vingt ans de carrière, et à Villiers-le-Bel, policiers et jeunes adultes s’affrontaient violemment dans la rue. Le refrain de Plus jamais ça (1995) a aujourd’hui un goût bien amer : «Mais on est tous las de ce retour au même schéma.» Fin 1990, quand NTM publie son premier CD trois titres le Monde de demain, des émeutes éclatent à Vaulx-en-Velin. Les deux rappeurs de NTM, JoeyStarr et Kool Shen, soit Didier Morville d’origine antillaise et Bruno Lopes de parents portugais, deviennent malgré eux ou parfois avec leur concours, les haut-parleurs de la banlieue. Ce groupe de rap a marqué le paysage musical, médiatique et social de la France. Kool Shen et JoeyStarr (qui ne se parlent plus depuis huit ans), leurs managers, Franck Chevalier et Sébastien Farran, Michel Denisot qui a été le premier à les inviter sur un plateau de télé, et Kay One, compagnon de route et graffiti-artiste de la première heure racontent ce que NTM a apporté, ce que le groupe avait de si emblématique et ce qu’il reste de ses quatre albums et centaines de concerts.
Un contexte
«Fin des années 80, il y a deux blacks dans le paysage audiovisuel français : Sydney, présentateur télé, et la chanteuse Bibie», se rappelle Sébastien Farran. A l'époque, c'est le début du rock alter