La paresse associée à la Corse est un cliché désobligeant qui a la vie dure. Comme les élections truquées, les chants polyphoniques ou le fromage qui marche tout seul, il y a là un petit côté folklore qui vieillit mal. Pourtant, c'est un peu de paresse dont est accusé Pierre-Louis Martinelli. De cela, et du meurtre de son père.
C'est un crime pour lequel la justice a rarement montré beaucoup de clémence. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, il s'agissait de l'acte criminel le plus grave du code pénal, et un parricide était presque certain d'être condamné à mort, sentence qui, à l'époque, était assortie d'un rituel soulignant l'extrême gravité de l'acte. Le condamné était amené à la guillotine le visage recouvert d'un voile noir, et sa main droite était tranchée avant que le reste de son corps ne bascule sous la lame des bois de justice.
Magicien du cornet
Pierre-Louis Martinelli a heureusement échappé à ce cérémonial cruel, mais pas à une peine de vingt-cinq années de réclusion ni à l'opprobre de ses proches. Ils n'ont vu en lui qu'un sale gosse ingrat et un assassin motivé par l'oisiveté.
Les faits remontent à 2002. Le 17 mars au matin, Roland Martinelli découvre le cadavre de son frère Pierre, 56 ans, baignant dans son sang. Allongée dans la chambre de sa villa, la victime présente deux profondes blessures au thorax, caractéristiques des impacts que laissent les armes de chasse ou les fusils à pompe. Les coups de feu ont été tirés à très courte distance, à peine 50 centimètres. La découverte du corp