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Libération
Reportage

Bienvenue en prison

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L'administration pénitentiaire expérimente des quartiers réservés à l'accueil des nouveaux détenus, auxquels on propose un parcours carcéral plus individualisé. Visite à la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône, l'un des sites pilotes en France.
publié le 9 janvier 2008 à 1h52

Le fourgon a franchi le portail de fer pour passer les hauts murs de béton. Franck a retrouvé les grands bâtiments construits en croix et dispersés sur quatre hectares. La maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône (Rhône), établissement moderne en béton et portes automatiques. Il y a trois ans, Franck y a passé sa première nuit en prison. A 19 ans, il y est de retour pour la troisième fois. L'escorte l'a fait descendre pour le conduire au greffe, afin de remplir les formalités d'écrou. «Posez votre main là, écartez bien les doigts.» Une machine prend les empreintes qui figureront sur une carte plastifiée qui permet de circuler et empêche d'échanger sa place lors d'un parloir. Puis la fouille, dans une petite pièce encombrée. Il faut se mettre nu, un gardien palpe vos vêtements, vous demande parfois d'ouvrir la bouche. Jusque-là, pas de surprise. Le surveillant l'a conduit au quartier des nouveaux arrivants. Franck n'a rien reconnu. «Avant, c'était la terreur. Tu arrivais au bâtiment B et tu recevais un choc terrible, raconte-t-il. C'était tout noir, des cellules où tu ne pouvais pas t'appuyer contre les murs, tellement c'était dégueulasse. Au rez-de-chaussée d'un bâtiment où les mecs balancent tout par les fenêtres. Ça puait. Un gardien te mettait dans une cellule et personne ne t'expliquait rien. Tu découvrais tout seul en te demandant ce qui allait t'arriver. Ça n'a plus rien à voir.»

Loin du brouhaha et des cris

Depuis le 1er octobre, Villefranche expéri