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Libération
Reportage

Amsterdam se rhabille

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La mairie lance une opération mains propres sur le Quartier rouge. Elle vient de confier des vitrines de prostituées à de jeunes stylistes qui y exhibent leurs collections.
publié le 24 janvier 2008 à 2h04

De notre correspondante aux Pays-Bas. Dans le Quartier rouge d'Amsterdam, les premiers touristes de la matinée oublient vite les petits ponts sur les canaux et les maisons à pignons. Ils n'ont d'yeux que pour les vitrines à néons rouges, alignées en rez-de-chaussée dans un dédale de ruelles. Des femmes de tous âges et de toutes nationalités sont déjà installées, en petite tenue, sur des tabourets. Certaines se font les ongles, fument une cigarette ou bayent aux corneilles. D'autres, provocantes, envoient des baisers, tirent la langue et se trémoussent.

Depuis samedi, des mannequins en plastique et des petites robes ont fait leur apparition dans certaines vitrines. «Ici, on achète la jupe, pas la femme», a expliqué le jour de l'inauguration Lodewijk Asscher, l'échevin (maire adjoint) d'Amsterdam chargé des questions économiques. L'arrivée de créateurs de mode dans le Quartier rouge attire une nouvelle clientèle, néerlandaise et branchée. Un peu perdue, une dame élégante recherche les modèles Mada van Gaans, entre un sex-shop sado-maso, un hôtel borgne et des coffee-shops d'où s'échappent des effluves de cannabis.

Indépendance à conquérir

Depuis 2006, la ville d'Amsterdam entend donner un vaste coup de torchon dans le Quartier rouge, situé en plein centre-ville. Officiellement, 300 femmes travaillent à De Wallen - «les murs», le nom du quartier. «En réalité, elles sont beaucoup plus», explique Frank de Wolf, conseiller municipal travailliste, même s'il est impossib