Bruno Cholet est venu à Libération. C'était il y a trois mois, début février. Il voulait raconter les mauvais traitements qu'il aurait subis lors d'une garde à vue fin janvier, photos d'hématomes à l'appui. Il avait ensuite tenu des propos incohérents, et nous n'avions pas donné suite.
Aujourd'hui, Bruno Cholet, 51 ans, incarcéré et mis en examen depuis fin avril pour le meurtre de l'étudiante suédoise Susanna Zetterberg, est l'un des hommes les plus tristement célèbres du moment. Dans cette affaire, tous les éléments étaient réunis pour une surmédiatisation. Le passé de «multirécidiviste» de ce chauffeur de taxi clandestin, d'abord, qui en fait l'un des premiers criminels susceptibles de se voir appliquer la loi sur la rétention de sûreté, comme l'a souligné la chancellerie. L'enquête qui a conduit à son arrestation, ensuite: bouclée en quatre jours par les policiers de la brigade criminelle, elle signe un incontestable succès du 36 quai des Orfèvres. Le fait divers en lui-même, enfin. Susanna, 19 ans, Suédoise venue parfaire son français à Paris, avait pris un taxi pour rentrer de boîte de nuit. La photo de cette jolie blonde «pétillante» et «aimée de tous» a été publiée dans les journaux et magazines, entraînant une minipsychose chez les passagères et de nombreux reportages sur les «faux taxis».
Aujourd'hui Bruno Cholet continue de nier, mais de nouveaux éléments à charge viennent d'être révélés. L'expertise balistique a montré que l'arme retrouv