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Libération

Indiana en chair et en os

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par Ricardo UZTARROZ
publié le 29 mai 2008 à 3h39

Dégaine d'aventurier, élégance nonchalante, un soupçon de mélancolie dans le regard, grand, svelte, feutre vissé sur le crâne : la similitude de silhouette entre Harrison Ford et Percy Harrison Fawcett, un explorateur anglais disparu en 1925 en Amazonie brésilienne alors qu'il recherchait une improbable cité perdue, n'est pas fortuite. Bien que George Lucas, le scénariste d'Indiana Jones, se soit toujours refusé à révéler la source d'inspiration de son légendaire personnage, il n'y a aucun doute que son modèle est bien cet ancien colonel artilleur de l'armée des Indes.

La disparition de Fawcett, toujours inexpliquée, a alimenté jusqu'à la fin des années 50, surtout aux Etats-Unis, toute une littérature populaire pour adolescents, d'innombrables films de série B, puis des séries télévisées. Dont George Lucas était très friand. L'idée du personnage lui est venue de «ses réminiscences de jeunesse», a-t-il fini par concéder incidemment. Le titre du premier opus de sa saga, les Aventuriers de l'arche perdue, sonne d'ailleurs comme un aveu. Mais le réalisateur de Star Wars n'est pas le seul à être tombé sous le charme de Percy Fawcett : celui-ci a inspiré à Hergé son professeur Ridgewell dans l'Oreille cassée, à Hugo Pratt son Eliah Corbett dans Toujours plus loin ; Henri Vernes a envoyé son héros Bob Morane Sur la piste de Fawcett ; enfin le grand Arthur Conan Doyle aurait lui-même tiré son Monde perdu d'un récit de voyage de son co