Assis à l'une des cinq petites tables de classe, la tête enfouie dans ses bras, Amine (1) s'endort sur son exercice. Son petit bonhomme, au contour en pointillé, n'aura pas de nez. Il est presque cinq heures, c'est la fin de journée dans cette petite section de maternelle. «Il commence à fatiguer, vivement que ce test soit passé», soupire sa maman en prenant l'enfant dans ses bras. Nous sommes au Maroc, à la fin du mois de mai et les familles aisées croisent les doigts quant à l'avenir de leurs enfants. Début juin, Amine, tout juste 4 ans, passait le test d'entrée à la Mission française. Un véritable concours grâce auquel un enfant sur dix, sur les milliers à se présenter, réussira à intégrer, à la rentrée prochaine, une des cinq écoles primaires françaises installées à Casablanca.
Etroit portillon
Depuis septembre, Amine s'y prépare. Le samedi, deux heures de révision avec un professeur particulier l'attendent, et rebelote mercredi après-midi. «Au début de l'année, c'était seulement une heure par semaine», rectifie un peu gênée sa mère, pharmacienne, qui a préféré intensifier le rythme des cours privés à l'approche du jour J. Maya, grands yeux noisette et une pêche d'enfer,tourbillonne dans la classe : «Elle, c'est le mardi entre midi et deux qu'elle va chez une dame», pour avoir «toutes les chances de réussir au test», précise son père juriste. Si ces parents ont choisi d'inscrire leurs enfants dans cette école maternelle privée, nichée dans un quartier r