Envoyé spécial à Avignon
«J'ai toujours eu le coeur à gauche et je n'ai jamais trouvé de vraie gauche.» Avec l'accent de Carpentras, voilà comment Nora, 29 ans, éducatrice en crèche, explique sa présence, ce samedi 14 juin, à la réunion du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) du Vaucluse. Ils sont une trentaine, assis sous les frênes du parc des Libertés, un camping-buvette sur l'Ile de la Barthelasse. Autour des tables, il y a un bon tiers de trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le parti d'Olivier Besancenot, des antilibéraux d'Attac, une pincée de jeunes du quartier de la Rocade, une poignée d'anciens communistes et d'amis du socialiste Jean-Luc Mélenchon, un ingénieur du son intermittent du spectacle, un faucheur d'OGM bovétiste et une militante féministe historique. Un cocktail pimenté, où pour l'heure chacun met en veilleuse ses différences dans l'espoir que «quelque chose» se construise à la gauche du Parti socialiste. Depuis des mois, ils se retrouvent régulièrement pour tenter de mettre sur orbite le «NPA», cet objet politique non identifié lancé fin 2007 par la LCR.
Le processus
A Avignon, ce jour-là, il s'agit de concocter un texte commun et de décider qui montera à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour le défendre ce week-end. Dans le Vaucluse, le NPA est parti très vite et très fort. «Hier, j'ai eu un policier en préretraite au téléphone. Il m'a dit : "J'ai été voir au Modem, c'est une bande de bourgeois. Quand j'entends Besancenot, j'ai