Envoyé spécial à Waterloo (Ontario). Ce sont de gros blocs de couleur crème posés au milieu de la verdure. Une sorte de ville-champignon impeccablement ordonnée qui ne cesse de gagner sur la campagne. En 2002, le campus de Research in Motion (RIM), le fabricant canadien du BlackBerry, alignait sagement trois bâtiments. Six ans plus tard, à cinq kilomètres de là, vient de surgir de terre «RIM 22», le vingt-deuxième et dernier cube de l'étoile canadienne des nouvelles technologies. En attendant les RIM 23, 24 ou 25, dont les terrains sont prêts à être défrichés, afin d'étoffer une numérotation qui, au regard de la croissance de l'entreprise (plus 100 % l'an dernier), ne semble pas près de s'arrêter.
Bienvenue à Waterloo, au sud de l'Ontario, la ville du BlackBerry, objet de fierté nationale et première capitalisation boursière canadienne sur la place financière de Toronto (73 milliards de dollars canadiens, 46,7 milliards d'euros). Né en 1984, BlackBerry («mûre» en français) incarne un des symboles du nomadisme numérique. Dans les aéroports ou au pied des buildings du moindre quartier d'affaires de la planète, plus moyen d'échapper à ces petits boîtiers sur lesquels l'internationale des cols blancs a les yeux rivés et ne cesse de pianoter à toute heure du jour et de la nuit. Commercialisé via 330 opérateurs, présent dans 160 pays, le BlackBerry a essaimé à travers la planète. Sans gros tapage médiatique ni extravagant budget marketing. Numéro 1 des smartphones (téléphon