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Libération
Critique

Sélection digitale. Entreprise de tête.

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publié le 21 janvier 2000 à 21h47

Jeu. On n'y pense pas assez, mais la création d'entreprise est

l'«une des dernières aventures des temps modernes», dixit le manuel de Start-up, un «business simulator» où le joueur se retrouve aux manettes d'une petite boîte de haute technologie à la conquête des marchés mondiaux. L'idée semble séduisante, et l'univers high-tech fournit tous les ingrédients d'un jeu efficace: les start-up sont des endroits où l'on s'éclate (de l'action), où employés et dirigeants, jeunes millionnaires potentiels (du rêve), se rassemblent autour d'un projet commun (de la solidarité), et rêvent d'irriguer la planète de leurs produits innovants et de secouer le vieux monde sclérosé (de l'utopie). Au final, grosse déception. Car Start-up se veut «réaliste» et, malheureusement, il l'est. On cherchera en vain la fièvre espérée. Le joueur choisit d'abord un objet techno quelconque (télé interactive, vidéophone ou console de jeu). Côté ressources humaines, il recrute un «esprit brillant et dynamique», un ingénieur «au top de son métier», un autre qui «respire l'intelligence et l'ambition». Puis, s'exerce à la conception, à la fabrication, à la planification, à la commercialisation, le tout en jonglant avec moult graphiques tristounes. Au départ, l'exercice est ludique: comme dans les vrais start-up, on dépense un maximum de pognon, et le cours de l'action s'envole. Mais, très vite, tout s'emballe. Les actionnaires réclament des dividendes, les concurrents de votre topissime vidéophone-Internet vou