Même si personne ne sait où se trouvent les serrures, voici quelques
clés pour mieux appréhender la saga des «Combattants du pouvoir».
«Vite, aux chambres de lancement» (extrait de dialogue) On peut expliquer le succès de la maison Saban de plusieurs manières. Mais il faut surtout reconnaître que Haïm Saban a du nez. C'est Jacqueline Tordjman, PDG de la société française du groupe, qui raconte le début de l'histoire. Elle a, convaincue par le discours, tout lâché professionnellement pour suivre un homme qui à l'époque vivait dans un boyau sans fenêtre et dormait sur des matelas. «Un jour quelqu'un l'appelle et lui demande s'il s'occupe toujours de Noam, un jeune chanteur au filet de voix claire qui avait eu quelque succès chez nous. Ledit Noam avait mué, on l'avait renvoyé en Israël. "On a pourtant besoin d'un chanteur comme lui pour le générique d'un dessin animé japonais qui s'appelle Goldorak», arguë l'interlocuteur. Haïm refuse et raccroche. «Pourquoi tu as dit non, demande Jacqueline, qu'est-ce qu'on risque, on le fait revenir d'Israël, il passe la journée ici, enregistre la chanson et on le met dans l'avion du soir.» L'affaire se fait. Avant de partir en vacances et après s'être fait jeter de toutes les maisons de disques, Jacqueline supplie un ami de CBS de lui rendre service. «Parce que c'est toi, j'en mets 500 en place.»
Fin de vacances et coup de fil de CBS: «On voudrait avoir l'autorisation de presser 10 000 disques.» Interloqués. Il se vendra 3,5 millions de 45 t