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Libération

Sélection digitale. Moi Jeux. Arcade nostalgie.

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publié le 10 mars 2000 à 22h56

L'actualité du jeu vidéo, ce n'est pas seulement son futur

technologique mirifique tel que nous le fait par exemple miroiter la PS2 ou la X-Box (Libération des 4-5 mars). C'est aussi son passé héroïque et pionnier. Certes, avec près de trente ans au compteur, cette industrie reste encore jeune; elle n'en a pas moins une histoire, dont le sort, d'ailleurs, nous inquiète. Parfaitement écervelée, la culture du jeu vidéo évolue en effet dans un grand vide structurel, sans archives ni discours, sans temple ni messie. D'une certaine manière, elle attend toujours son Henri Langlois, celui qui, sur le modèle de l'inventeur de la première Cinémathèque, non seulement lui offrira la sécurité d'une conservation pérenne mais surtout lui fera prendre conscience de sa valeur. A ses débuts, le cinéma n'était pas lui non plus pris au sérieux; on le tenait pour une activité de champ de foire, vulgaire et infantilisante. Il manque encore à l'univers des jeux vidéo cette confiance en soi, cette affirmation déculpabilisée, cette «game pride», avec lesquelles il lui sera possible de s'observer elle-même et sans complexe.

En attendant, le marché continue d'évoluer en se souciant bien peu de tout cela: l'écrasante majorité des jeux sortis sur les consoles du XXe siècle ne sera plus jouable d'aucune manière au XXIe et la plupart des titres édités pour SuperFlamicon, Saturn, Megadrive, SuperNintendo entre autres (pour ne pas parler de l'arcade) ont déjà disparus dans les siphons cruels du système: leur