Menu
Libération

Sélection digitale. e-tymologie. Histoires d'@

Article réservé aux abonnés
par David RAULT
publié le 17 mars 2000 à 23h35

Internet. Son omniprésence agace parfois jusqu'à l'écoeurement, mais

personne ne peut ignorer ce fameux signe typographique devenu le symbole emblématique de la communication et de la technologie. On le connaît surtout depuis qu'il sert de trait d'union dans les adresses de courrier électronique, entre le nom de l'expéditeur et celui du fournisseur d'accès. Mais quel est son vrai nom? Est-il né en même temps que l'Internet? Sa dénomination varie en fonction des pays: bâton de cannelle en Suède, «apestaart» (queue de singe) aux Pays-Bas, «shtrudel» en Israël, «arroba» en espagnol, dont est directement issu le «arobase» français. Les anglophones le réduisent à sa plus simple expression en l'appelant «at». Dans les Ecritures anciennes et leurs influences, le linguiste Berthold Louis Ullman indique que le signe @ serait une ligature, la jonction de deux lettres, abréviation de la préposition latine «ad» (qui signifie également «à, chez, vers») et qu'il daterait du VIe siècle. L'@ ressurgit après une longue disparition au XIIe siècle, en plein gothique, à une période où les anciennes conventions connûrent un vif regain d'intérêt, entraînant la réutilisation massive dans les écrits des ligatures et autres abréviations. Durant les siècles qui suivirent, le signe @ fut utilisé ça et là dans les échanges commerciaux et les écritures religieuses. De retour sur les machines à écrire suédoises dans les années 30, c'est très naturellement qu'il fut adopté, d'abord sur Telnet dans les ann