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Libération

Sélection digitale. Oeil de link. Hors cadre.

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publié le 17 mars 2000 à 23h35

La scène artistique du Net déborde du cadre ghettoïsant de l'écran.

Deux expositions, à Paris et Marseille, et des livres d'artistes à commander sur le Web (1), mettent en lumière ce drôle de virus, comme si le réseau était devenu une source d'inspiration critique. A Paris, Diplômes 99 ne serait qu'un fourre-tout décevant sans Optical Sound, de Pierre Belouin, et Self Control, d'Olivia Touati. La première pièce est résolument low-tech: sept mange-disques posés les uns sur les autres, des haut-parleurs diffusant en boucle des 45 tours rayés et un 33 tours conçu par l'artiste. Optical Sound opère un décalage entre l'apparence vieillotte de l'installation et le son électronique tiré des platines. Olivia Touati ironise, avec son système d'auto-surveillance, sur le phénomène «webcam» et la tendance des internautes à se déshabiller au vu et su de la planète. Pendant des mois, elle s'est prise en photo, a scrupuleusement noté ses activités les plus quotidiennes et jusqu'aux vêtements qu'elle portait" A Marseille, Maniaco, conçu comme une «expo scientifique de mairie», se veut une démonstration «contre-interactive»: l'oeuvre, c'est le logiciel de coloriage conçu par Frédéric Danos et Cédric Scandella. Une fois lancé, ledit logiciel ne «crée» rien, pas plus que n'importe quel autre programme, mais montre un «environnement de travail», explique Scandella, et «ne raconte pas d'autre histoire que la vôtre quand vous travaillez avec». Un pied de nez aux principes d'interactivité. Avec se