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Libération
Critique

Sélection digitale. Tant qu'il y aura des Norns. «Creatures 3», pouponnière de bébêtes pour joueurs papa-poule.

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publié le 24 mars 2000 à 23h19

Jeu. Frisettes blondes, grands yeux écarquillés, air candide,

Supergirl a à peine quarante-cinq minutes d'existence, quatre mots à son vocabulaire et déjà une libido aiguë. Lui, de cinq minutes son aîné, a compris que la coquine n'est pas là pour jouer au ballon. Un instant d'inattention et les voilà en train de se chuchoter des mots doux («Supergirl aime Superman») et de se faire des papouilles sous un arbre. Fruit de leur coït digital, un oeuf qui donnera naissance à un Norn, petit être numérique vivant dans un gigantesque vaisseau spatial. Nouvelle version du logiciel usant de méthodes de vie artificielle sur CD-Rom, Creatures 3 invite le joueur démiurge à prendre en main le destin des Norns, petites bestioles craquantes aux allures de Mogwaïs. Plus intelligentes que dans les versions précédentes, elles se comportent comme des êtres vivants, disposent d'un cerveau, possèdent un «ADN numérique» qui leur est propre et qu'elles transmettent à leurs descendants. Tout comme les humains, elles naissent, grandissent, se reproduisent, vieillissent et meurent. Moins encombrants qu'un chien, aussi affectueux qu'un poisson rouge, ces petits êtres dont l'espérance de vie ne dépasse pas sept heures, satisfont à moindre frais les envies de pouponner. Dans un environnement deux fois plus vaste que l'ancienne planète Albia, comportant quatre écosystèmes grouillant de vie, le joueur a pour lourde tâche d'éduquer ses créatures poilues, de les nourrir, les soigner, les protéger des dangers