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Libération

Tendances Intérieurs. L'Internet, le dessin en 3D et le e-business bousculent les pratiques des designers et les modes de distribution. Assis sur du virtuel.

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publié le 25 mars 2000 à 23h17

Ora-ïto passera-t-il le portail du réel? Depuis deux ans, ce très

jeune homme français (né en 1977 en Italie) n'a rien conçu d'autre que du virtuel: un (faux) sac à dos Vuitton, une contrefaçon de chaussures Nike, un anticatalogue parodiant Good Good's de Starck, etc. De piratage en coups de pub, il a créé une «ora-ïto-mania» sur le Net. En tout, avec une petite quinzaine d'objets ou de projets à son catalogue virtuel, il a imposé une ligne et improvisé un bureau de style: un sampling d'influences entre Bauhaus et space age, hip hop et BD. Est-il le défricheur d'une voie radicalement cybernétique pour le design? Ou l'auteur d'un bon canular fantasmatique techno-dadaïste? «J'ai créé la première marque virtuelle, "Ora-ïto, anagramme de mon nom-prénom et le logo de mon studio de création (4 personnes jusqu'à présent», se défend le créateur. Ce pionnier s'apprête à attaquer, très sérieusement, en un même geste, la création, le marketing, la publicité, la fabrication, l'édition et la diffusion d'objets. «A présent que j'ai popularisé ma marque, je ne ne veux pas ramer dix ans pour éditer une montre. Je souhaite démocratiser l'accès à la création et accélérer tous les processus.»

L'idée, simple comme un clic, est dans l'air du temps. Ito et son équipe inventent un objet, le modélisent en 3D, le dotent d'un pré-devis établi avec un industriel, d'un objectif marketing, et mettent la «chose» en ligne, au banc d'essai des internautes. Dès que le nombre de commandes nécessaires est attei