Avant tout, ça chante. La culture karaoké se décline sur les six

écrans hertziens (la chaîne publique NHK et cinq commerciales: NTN, TBS, Fuji TV, TV Asahi, TV Tokyo) dans une multitude d'émissions de variétés. Même la sage NHK (pas un pixel de pub) propose le plus souvent de la chanson populaire tendance nostalgie pendant le golden time. Sinon, des jeux ou des émissions plus ou moins comiques. Des stars du sumo commentant un fait divers est chose courante au Japon. Sur Fuji TV, mardi dernier, une «émission de divertissement» se livrait à une étude comparée des obèses américains et des gros nippons" «Une autre tendance de la télé japonaise, c'est son voyeurisme, si ça continue, on verra un jour des exécutions en direct», déplore Reiko Kidachi, journaliste au quotidien national Mainichi. De Takeshi Kitano, le pitre devenu cinéaste, on ne connaît ici que les films élégiaques; il anime pourtant chaque semaine quatre émissions lourdement hilarantes. Les grilles de programme débordent également de magazines pratiques (cuisine, couture, cosmétique) et d'émissions people.

Outre deux gros journaux télévisés (à 5 h et 22 h), NHK revient sur l'actualité toutes les heures. Fuji TV met sa grand-messe informative à presque minuit, mais propose trois spots dans la journée. Effort qui s'explique par la mission de vigilance confiée à la télé en matière de séismes. La fiction prend surtout la forme de feuilletons de «proximité», diffusés de jour comme de nuit, de bonne qualité et qui font f