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Libération
Critique

Sélection digitale. Laissez jouer les p'tits papiers.

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publié le 7 avril 2000 à 0h14

Musique. C'est une start-up qui ne ressemble à aucune autre, où la

partition d'une oeuvre de Haendel côtoie celle d'une chanson du maître Hadjidakis de la musique rébetico d'Athènes, où Mozart copine avec Metallica, Eddy Mitchell ou Thelonius Monk" Net4music propose pas moins de 40 000 références classiques, jazz, blues, pop-rock, funk, soul, country et folk de partitions à télécharger, à destination d'un public de musiciens mondial (le site est en cinq langues), le tout accompagné de contenu éditorial original. Ce distributeur musical en rupture avec la frilosité des éditeurs français de partitions, qui refusent de numériser leurs trésors, se confond avec la vie de son initiateur, Claude Poletti. Ce musicien contrarié, victime il y a une trentaine d'années d'une fracture de la main qui a mis fin à sa carrière de pianiste, a toujours bousculé le milieu feutré de l'édition musicale. Devenu directeur de Conservatoire, il combat la photocopie pirate des partitions, une violation des droits d'auteur, tout en revendiquant la démocratisation de l'accès aux dites partitions, souvent trop chères pour le musicien lambda. En 1994, il quitte la fonction publique pour créer sa société, un véritable réseau international pour transcrire les partitions en numérique qui le mène de la Pologne à Madagascar. Une intuition qui pourrait aujourd'hui se révéler payante: le marché de l'édition musicale rapporte plus d'un milliard de dollars par an. Claude Poletti vend 12 francs en moyenne la partit