Les artistes Claude Closky et Matthieu Laurette ont au moins deux
choses en commun: ils utilisent l'Internet sans complaisance, mais avec la pertinence de qui connaît bien le fonctionnement du média. Claude Closky s'est fait une spécialité de la critique des médias et des discours publicitaires, les reprenant, dupliquant et triturant pour provoquer la réaction. Il vient de se décider à réunir sur une adresse répertoire toutes ses interventions multimédiatiques, du design du site du musée de la Publicité à sa plus récente composition pour l'exposition Parcours, à Saint-Germain-des-Prés (1). Il y investissait un Monoprix d'écrans vidéo projetant sur des fonds couleur des produits de consommation tournoyant en 3D (l'esthétique de la pub sans la pub). L'internaute cliquant sur le «flyer» en ligne déclenche l'affichage de dizaines de petites fenêtres de couleur, les pop-up qui sont le signe distinctif des interventions de Closky on line. Ils donnent l'illusion de la profusion, «se chevauchent comme pour se donner la parole», explique-t-il. «J'ai choisi l'interactivité minimum: la plupart du temps, le fait d'être impliqué dans une proposition étrangère à soi donne l'impression du choix, mais cela relève d'une utopie.» Arborescence tronquée, hypertexte détourné, «fausse interactivité»" Closky critique le réseau comme les autres médias, en utilisant les codes et les méthodes propres au support. De la même façon, Matthieu Laurette participe à la farce du commerce électronique pour l